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07 février 2023

Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca

La violence conjugale n’est pas une maladie martèle Monic Caron

Violence conjugale

©Photo-archives

La violence conjugale est un fléau qui demande une responsabilisation de la part de celui qui commet les actes.

La directrice du Centre Louise-Amélie, Monic Caron, réagit aux propos controversés du comédien Roy Dupuis, à l’effet que la violence conjugale serait une maladie.

Lors de son passage à l’émission Tout le monde en parle, le comédien vedette de la série « À cœur battant », Roy Dupuis, a tenu des propos jugés inexacts et trompeurs à l’effet que la violence conjugale serait une maladie.

Dans la série, le comédien y incarne un intervenant dans un organisme communautaire qui s’occupe des hommes violets. Or, lors de son entrevue, il a déclaré en levée de rideau que la violence conjugale était « un trouble, une maladie qui se répète si on ne s’en occupe pas ». Selon Roy Dupuis, qui a lui-même été touché de près par la violence conjugale, ces gestes s’expliquent, entre autres, par l’exemple reproduit de génération en génération.

Or, pour Monic Caron du Centre Louise-Amélie et Nancy Gough de la Maison L’Émergence, il est impératif de rectifier le tir. « Le traitement de la problématique prend parfois des chemins sinueux qui révèlent soit une compréhension biaisée, soit une intention fourbe. Si la violence était une maladie, pourquoi atteindrait-elle très majoritairement les hommes qui sont les auteurs de violences conjugales dans quelque 80 % des situations? Pourquoi les symptômes de cette maladie ne se manifesteraient-ils que dans la sphère conjugale dans bien des cas? Le recours à la violence est un comportement appris et malheureusement trop souvent toléré et trop peu puni lorsqu’il s’exerce à l’endroit des femmes, notamment dans le contexte conjugal. S’il s’agit d’un comportement appris, l’auteur peut apprendre autre chose. Autrement, il lui serait inutile d’essayer de changer. »

Pour Monic Caron et Nancy Gough, il faut certes aider les hommes violents à changer leurs comportements sans excuser ceux-ci, notamment en y apposant l’étiquette de maladie. Si l’on accepte qu’un comportement violent se reproduise en justifiant qu’il a été transmis de génération en génération, on écarte insidieusement la notion de responsabilisation.

Les deux directrices, membres de l’Alliance gaspésienne des maisons d’hébergement, ont trouvé désolant que les propos du comédien soient accueillis favorablement alors que ceux de la comédienne Eve Landry, à l’effet que la violence est plutôt un choix n’ait pas suscité autant d’appuis dans le public. « L’être humain a besoin de comprendre, de trouver un sens aux situations bouleversantes. En violences conjugales cette analyse s’effectue, entre autres, à travers un processus de justifications qui cherche à rendre la situation humainement acceptable. Par exemple, lorsqu’un homme agresse sa conjointe, n’est-il pas plus rassurant de penser que c’est la maladie qui le pousse à agir ainsi, que de considérer qu’il recourt aux violences par choix? Les justifications font basculer la responsabilité des actes de l’agresseur, au mieux vers une cause extérieure, au pire sur les épaules de la femme qui les subit. »

C’est en ce sens que l’Alliance gaspésienne des maisons d’hébergement estiment que les perceptions doivent changer et que la violence conjugale doit être perçue comme un choix, donc un comportement qu’on peut changer et non pas une maladie au même titre qu’un cancer.

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