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12 mai 2022

L'Alliance GÎM des maisons d'hébergement profondément ébranlée par le drame de la Baie-des-Chaleurs

LETTRE D'OPINION

violence conjugale

©Photo-archives

L’Alliance GÎM des maisons d’aide et d’hébergement s’est volontairement accordé quelques jours de réflexion avant de réagir publiquement au féminicide qui a marqué la région, et plus spécifiquement la Baie-des-Chaleurs, le 5 mai courant.

Nos premières pensées vont aux familles et aux proches directement touché.e.s par cet événement qui rappelle la dangerosité associée aux violences conjugales masculines et qui s’inscrit dans une effroyable vague de féminicides.

Les violences conjugales masculines représentent un problème sociétal auquel s’attaque depuis de nombreuses années le gouvernement du Québec. C’est par le biais de campagnes de sensibilisation et le financement de services pour les femmes violentées et leurs enfants, de même que de services pour les conjoints et ex-conjoints auteurs de violences, que la lutte contre les violences conjugales se mène.

La crise sanitaire a exacerbé les violences conjugales masculines comme en témoigne l’explosion du nombre de féminicides qui a eu pour effet d’accélérer la mise en place de mesures structurantes, en particulier le tribunal spécialisé, le bracelet électronique, le déploiement de cellules d’intervention rapide. Si ce sont là d’importantes avancées, nombre d’autres initiatives s’imposent et le rapport Rebâtir la confiance1 regorge de recommandations pertinentes. Rappelons qu’un féminicide se produit le plus souvent à la suite d’un historique de violences.

Toutefois, ces mesures à elles seules ne sauraient venir à bout des violences conjugales masculines. De fait, les femmes qui les subissent peinent à reconnaître les manifestations de violences; sont confrontées à la peur et à la honte; s’exposent au jugement populaire; minimisent souvent la gravité de la situation; hésitent à recourir aux services, notamment ceux des maisons d’aide et d’hébergement. C’est pourquoi, collectivement, nous partageons la responsabilité de lutter contre les violences conjugales masculines au quotidien.

Par exemple, croire la femme qui se confie sur sa situation de couple; prendre des nouvelles de celle qui s’isole, semble triste ou inquiète; référer vers les ressources ou mieux encore, l’y accompagner; solliciter information et soutien auprès des services spécialisés afin d’agir en toute sécurité; dénoncer les comportements violents; éviter le piège des justifications pour excuser les violences exercées, dont la prétendue détresse psychologique de l’homme; considérer que l’auteur des violences est seul responsable de ses gestes.

Divers signaux d’alarme devraient éveiller notre attention, avec en tête l’annonce d’une séparation initiée par la femme, mais également en amont l’isolement de la femme; les doutes des proches quant à la présence d’une dynamique de contrôle dans le couple; la dégradation de la relation; la jalousie de monsieur, ses menaces, ses antécédents de violences; la peur de madame, ses blessures déguisées en incidents, son réflexe à minimiser les violences subies; etc.

Les maisons d’aide et d’hébergement sont outillées pour mesurer le risque de féminicide à l’aide des indices d’évaluation du danger et pour mettre en place avec la femme un plan de sécurité adapté à sa situation. D’ailleurs, en partenariat avec diverses organisations interpellées par les violences conjugales, L’Alliance GÎM orchestre la mise en place d’une escouade d’intervention rapide afin de repérer rapidement les situations à haut risque et d’intervenir pour assurer la sécurité. Faire appel aux ressources sauve des vies!

Monic Caron - Centre Louise-Amélie

Nancy Gough - L'Émergence

 

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