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01 février 2021

Des élus locaux demandent au gouvernement Higgs de reculer

Test de COVID-19 obligatoire pour accéder au Nouveau-Brunswick

Mathieu Lapointe

©Roxanne Langlois - Chaleurs Nouvelles

Le préfet de la MRC Avignon, Mathieu Lapointe.

PANDÉMIE. Les maires, le préfet de la MRC Avignon ainsi que le chef de la communauté autochtone de Listuguj font front commun; leurs élus demandent au gouvernement de Blaine Higgs de faire marche-arrière en ce qui a trait à la nouvelle obligation de présenter sur une base hebdomadaire un test de dépistage négatif à la COVID-19 afin d’avoir accès au Nouveau-Brunswick.

 

Employés œuvrant de part et d’autre de la frontière, parents s’échangeant la garde d’un ou de plusieurs enfants, citoyens devant traverser le pont J.C. Van Horne pour des biens ou services essentiels; de nombreuses personnes du secteur subissent des complications découlant de cette nouvelle mesure en vigueur depuis le 24 janvier. Les élus locaux constatent un mécontentement clair au sein de la population et ont ainsi décidé de s’unir afin de faire plier Fredericton.

« On entend des gens qui ne veulent plus aller travailler, qui veulent mettre en place des boycotts ou manifester. On aimerait ça régler la situation par les voies diplomatiques et officielles, essayer de trouver des solutions à cet enjeu-là », explique le préfet de la MRC Avignon, Mathieu Lapointe, qui affirme percevoir un réel « ras-le-bol » chez ses concitoyens.

Ce dernier est d’ailleurs en contact avec le cabinet du premier ministre François Legault dans l’espoir que celui-ci dénoue l’impasse avec le Nouveau-Brunswick. Des rencontres se font également aux deux semaines avec la direction régionale de la santé publique ainsi qu’avec le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Gaspésie puisque l’accès aux services de santé est un enjeu majeur dans ce dossier; l’hôpital de référence pour l’ouest de la MRC Avignon est en effet celui de Campbellton. Des rencontres ont aussi été sollicitées afin que le chef autochtone, Darcy Gray, et le préfet puissent exposer leurs préoccupations aux membres du Réseau de santé Vitalité, au Nouveau-Brunswick.

« Il y a 120 employés de l’hôpital de Campbellton qui résident à Pointe-à-la-Croix ou dans les environs. Les échanges sont quotidiens et réguliers. Ça devient hyper frustrant et complexe d’imposer des critères comme celui-là », ajoute Mathieu Lapointe.

Les disparités quant à la gestion de la COVID-19 au sein des deux réseaux de la santé provoquent également des insatisfactions, mentionne-t-il : « Un bel exemple de ce qui est un irritant pour nous, c’est que les patients [en provenance du Québec] qui vont à l’hôpital de Campbellton sont considérés "COVID suspects", donc on met en place les mesures comme s’ils avaient la COVID. […] Ils sont en isolement, ils ne peuvent pas recevoir de visite ». Précisons qu’un assouplissement des règles a néanmoins eu lieu en ce qui a trait aux soins palliatifs.

L’élu craint par ailleurs que les présentes restrictions, s’ajoutant aux autres imposées depuis mars dernier, « laissent des marques à long terme » alors que les liens, notamment commerciaux, entre les différentes communautés étaient auparavant solides. « Au final, l’impact se fait ressentir au sein de nos communautés qui cohabitent. Là, on sent des déchirures et des tensions entre Restigouche, Listuguj, Pointe-à-la-Croix et la MRC Avignon. Je trouve ça très triste de voir ça. »

Espoir, mais réalisme

Les deux provinces adoptent des stratégies fort différentes depuis le début de la pandémie en réaction à la propagation du virus sur leurs territoires respectifs. Celui qui est également maire de la municipalité de Carleton-sur-Mer espère que la province voisine changera son fusil d’épaule, mais demeure réaliste. « Malheureusement, le gouvernement Higgs ne nous a pas démontré beaucoup d’ouverture dans les derniers mois. On constate qu’il est assez fermé et je dirais même [que c’est le cas face aux] préoccupations du Restigouche. Avec le Québec, c’est difficile », admet-il.

Ce n’est pas la première fois que des pourparlers ont lieu quant aux restrictions émises par le Nouveau-Brunswick. Des points de contrôle avaient été mis en place, en octobre, en guise de condition au maintien de la bulle qui comprenait alors la municipalité de Pointe-à-la-Croix, la communauté autochtone de Listuguj et Campbellton. Québec avait dû intervenir.

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