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22 janvier 2021

Une nouvelle aventure pour l’explorateur Jacob Racine

Racine

©Photo Gracieuseté - Annie-Claude Roberge

L'aventurier Jacob Racine.

EXPÉDITION. Des citoyens d’Escuminac ont pu apercevoir, au cours des derniers mois, un homme marchant dans les rues de leur municipalité en trainant derrière lui un pneu rempli de briques : il s’agit de l’explorateur Jacob Racine, qui se prépare activement à prendre part à un segment de l’expédition AKOR. Au cours de cette nouvelle aventure, il compte traverser, en 90 jours de ski de fond, l’Arctique canadien.

 

Le 26 février prochain, le Gaspésien prendra la route d’Ottawa, où il sera, pour des raisons sanitaires, isolé dans une chambre d’hôtel pendant deux semaines avec les instigateurs de l’expédition, Guillaume Moreau et Nicolas Roux. Ce sont eux qui ont convié Jacob Racine à se joindre au projet qu’ils préparent depuis deux ans.

Après cet isolement en sol ontarien, le trio prendra un vol à destination de Resolute Bay, un petit hameau du Nunavut situé au nord du cercle polaire arctique. C’est là que seront complétés les derniers préparatifs et achats. Un deuxième vol, cette fois nolisé, déposera ensuite les membres de l’expédition 800 KM plus au nord, à la station scientifique Eureka, située sur l'île d'Ellesmere. « On va skier la banquise à travers l'île d'Ellesmere, qui en fait, n’est pas une grande île, mais plutôt une agglomération de dizaines et de dizaines d’îles collées les unes aux autres », prévoit l’aventurier. Leur parcours, effectué dans des températures allant jusqu’à -40 degrés, se fera à travers fjords et canyons. Le tracé prévu les mènera à Gjoa Haven, leur destination finale, quelque 1550 km plus au sud.

Afin d’atteindre leur objectif dans les temps, c’est-à-dire sans avoir au préalable écoulé toute la nourriture prévue, les trois hommes devront skier au moins 20 km par jour en composant avec une fenêtre d’ensoleillement réduite. Celle-ci sera néanmoins appelée à augmenter au fil des jours. « J’ai l’impression qu’au début, ça va être difficile, parce qu’il va falloir faire nos 20 km durant la courte période de clarté qu’on aura. C’est réalisable, mais ce ne sera pas facile. Dès le début avril, je pense qu’on sera capables de faire 23, 24 ou 25 kilomètres par jour assez aisément », relate sur un ton calme le Gaspésien.

Jacob Racine

©Offerte par Jacob Racine

En autonomie totale

Le chemin emprunté, dont a été chargé M. Racine, n’a évidemment pas été laissé au hasard. « Il a fallu définir un trajet qui nous permettait de passer le plus loin possible des endroits où l’on savait qu’hiver après hiver, la glace fondait », explique le principal intéressé. Des relevés des dix dernières années ont ainsi été minutieusement étudiés.

Si Jacob Racine a traversé le Québec en ski de fond et ne craint ainsi pas les conditions hivernales, il admet que cette expédition revêt certaines spécificités. Les trois comparses seront en autonomie totale et devront chacun transporter un traîneau pesant environ 250 lb : des vivres, de l’essence pour alimenter les brûleurs et leur campement s’y entasseront notamment. Ils auront également à traîner des armes à feu et d’autres équipements à même de repousser les ours polaires, nombreux dans ce secteur, qui pourraient s’inviter dans leur périple.

« On va dormir sur la banquise, donc on ne sera pas nécessairement proche de l’endroit où ils chassent, mais ce sont des animaux qui se promènent énormément et qui sont nocturnes. On va devoir installer des clôtures anti-ours autour de notre campement. Si un ours passe à travers, il va déclencher un système d’alarme qui est, dans le fond, une goupille avec une balle de douze à blanc. La balle pète lorsque la corde est cassée pour nous réveiller », résume l’aventurier.

S’il a déjà skié la banquise en terre de Baffin ainsi que dans la Baie James et vécu des expériences de survie dans des froids extrêmes, c’est la présence de ces « grosse bibittes » qui constituera pour lui la plus grande nouveauté. Le danger que les ours polaires constitue est toutefois bien loin de faire reculer l’explorateur, qui se sent plus que jamais vivant lorsque sa survie tient à ses propres capacités d’adaptation. Guide de tourisme de formation, il explique que ce genre d’aventure fait partie de son ADN : « Dans ces moments-là, je suis à 100 % "groundé", je suis comme sur mon X. Pendant ces mois-là, je suis comme la quintessence de Jacob, tout ce que Jacob peut faire et donner de mieux, de plus fort, de plus vrai, de plus authentique et je me réalise. Complètement! ».

Un total de 7500 km

Si Jacob Racine prendra part au premier segment de 1550 km, l’aventure en compte un total de 7500 et se poursuivra, pour ses deux complices ainsi que deux autres aventuriers qui s’y joindront ensuite (Philippe Voghel-Robert et  Étienne Desbois), en canot. La troisième et dernière partie, qui s’effectuera à vélo, mènera quant à elle M. Moreau et M. Roux au parc national de la Pointe-Pelée, en Ontario. Ils comptent atteindre leur destination vers la fin septembre, au terme de sept mois d’efforts. Si tout se déroule tel qu’escompté, ils auront ainsi, sans interruption, réalisé la plus grande traversée du Canada dans un axe nord-sud jamais tentée à ce jour.

Les autorités du Nunavut ont récemment autorisé l’arrivée des Québécois; les entrées sur ce territoire sont étudiées en raison de la pandémie de COVID-19. C’est le volet scientifique que comporte l’expédition qui a sans doute, selon M. Racine, joué en leur faveur. Des échantillons seront notamment prélevés au nord de la Saskatchewan afin d’analyser les effets du réchauffement climatique sur la croissance des arbres; Guillaume Moreau, qui possède un doctorat en sciences forestières de l’Université Laval, avait d’ailleurs effectué un premier pan de ses recherches lors d’une expédition initiale, en 2018. Une étude en kinésiologie sera également menée tout au long d’AKOR afin de monitorer les impacts des conditions climatiques sur le corps humain, et ce, à différents niveaux.

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