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11 décembre 2020

L’hôpital de Maria n’est pas à l’abri du délestage, prévient un médecin

Dre Sophie-Geneviève Gagnon

©Photo - Fournie par Dre Sophie-Geneviève Gagnon

Dre Gagnon oeuvre à l'hôpital de Maria depuis 20 ans.

PANDÉMIE. Alors que Québec a récemment autorisé le report de 50% des chirurgies et rendez-vous médicaux non-urgents en raison de la hausse des hospitalisations reliées à la COVID-19, le personnel de l’hôpital de Maria pourrait, comme celui d’autres centres hospitaliers de la province, avoir à faire des choix difficiles au courant des prochaines semaines. « On est pas du tout à l’abri », prévient l’un des médecins de l’établissement, Dre Sophie-Geneviève Gagnon, qui demande la collaboration du public.

 

Mise sur pied le 19 octobre dernier, l’unité dédiée aux patients testés positifs à la COVID-19 et requérant des soins n’a pas, jusqu’ici, été remplie à pleine capacité à Maria. Il faut dire que ses 13 lits ne sont pas dévolus à des patients nécessitant des soins intensifs, qui sont plutôt redirigés à l’extérieur de la région.

Si des chirurgies mineures ont dû être reportées en plein cœur de la première vague de contamination, au printemps, aucun patient ne s’est vu refuser des soins urgents et la situation s’est depuis stabilisée. Alors que le centre hospitalier est « presque toujours plein ces temps-ci », Dre Gagnon, qui pratique depuis 20 ans à Maria, assure que les soins urgents ont jusqu’ici pu être maintenus.

Or, à l’approche du temps des Fêtes, l’inquiétude est néanmoins palpable au sein des professionnels de la santé locaux, qui suivent la situation de très près. « Si pendant les Fêtes, les gens ne suivent pas les recommandations du gouvernement et qu’il y a une troisième vague de COVID-19 encore plus grosse que la deuxième, c’est sûr que le système de santé ne sera pas capable d’absorber tout ça », avertit-elle.

Si la « vaste majorité des gens suivent très bien les recommandations » à son avis, la professionnelle invite la population à ne pas baisser les bras et à demeurer vigilante. Rappelant qu’il importe de se méfier du sentiment de fausse sécurité induit par le bilan actuel, qui s’est grandement amélioré au courant des dernières semaines, elle rappelle que chaque cas confirmé de coronavirus supplémentaire a une incidence concrète à l’intérieur des murs de l’hôpital.

« Chaque cas COVID hospitalisé peut amener des répercussions sur un patient qui attend, par exemple, une chirurgie depuis un an pour une prothèse du genou et qui peut être annulée parce que l’hôpital est plein. […] Si on a dix cas de COVID hospitalisés, ce sont dix civières qu’on a de moins pour les autres patients », rappelle la docteure généraliste. Les chirurgies dites électives seront, en cas de besoin, les premières à être annulées. Celles qui ont été le plus reportées lors de la première vague au Québec sont les opérations en orthopédie.

De plus, selon Dre Sophie-Geneviève Gagnon, il est d’autant plus important que la population mette la main à la pâte puisque que les différents professionnels du centre hospitalier doivent déjà composer avec la pénurie de main-d’œuvre bien présente dans certains corps de métiers ainsi qu’avec du temps supplémentaire, devenue pour plusieurs monnaie courante. « C’est sûr que s’il y a une augmentation des cas à Maria, ça se peut que le système ne puisse pas suivre. […] Les ressources humaines sont à leur maximum, on ne peut pas demander plus aux gens que ce qu’ils donnent déjà. Ça va bien, on réussit à faire en sorte que ça aille bien, mais on est à la limite de ce qu’on peut donner », juge-t-elle.

Et le vaccin?

S’il s’agit d’une bonne nouvelle que le vaccin contre la COVID-19 soit rendu accessible plus rapidement que prévu au Canada, Dre Gagnon rappelle que la population générale n’y aura pas accès avant « de longs mois, au moins » en raison des clientèles prioritaires établies par Québec. « Il ne faut pas se fier là-dessus tout de suite. Il sera donné aux personnes à risque en premier », rappelle-t-elle. Précisons que la vaccination débutera le 21 décembre prochain en Gaspésie.

En réponse à l’augmentation constante des hospitalisations reliées à la COVID-19 en province, le ministère de la Santé et des Services sociaux a demandé aux réseaux régionaux de soumettre un plan pour libérer un maximum de lits. Les Centre intégrés de santé et de services sociaux (CISSS) et les Centre intégrés universitaires de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la province avaient jusqu’à hier midi pour déposer leur plan de match.

Précisons que ce délestage des activités régulières des blocs opératoires pourrait aller, selon le ministre de la Santé Christian Dubé, jusqu’à 70 % selon les besoins.

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