Carrières dans votre région Avis de décèsÉdition Électronique

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Actualités

Retour

26 mai 2020

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Premier accouchement à domicile accompagné de sages-femmes en Gaspésie

SAGES-FEMMES EN GASPÉSIE

Sages-femmes Véronique Gauthier Jessie Lapointe.

©Photo CISSS de la Gaspésie

Les deux sages-femmes Véronique Gauthier et Jessie Lapointe.

Dans la nuit du 27 au 28 avril, bébé Ève a vu le jour à Chandler. Une petite fille de 8,3 lbs en bonne santé, née de parents aimants qui chérissent tendrement leur nouveau trésor.

La particularité, c’est que cet accouchement s’est déroulé à domicile, avec l’aide de deux sages-femmes du CISSS. Une première en Gaspésie. Il faut dire que la route a été longue et parsemée de défis, le collectif Accès sages-femmes Baie-des-Chaleurs ayant réclamé ce service pendant au moins une dizaine d’années. Le feu vert a finalement été donné officiellement en août dernier et quatre femmes enceintes ont dès lors entamé un suivi. Cet accouchement à domicile avec sages-femmes en Gaspésie marque donc un jalon important pour la pratique de la profession, qui a été légalisée au Québec en juin 1999.

Pour Véronique Gauthier, responsable du service au CISSS depuis septembre 2018 et qui a procédé à cette première gaspésienne, il est réjouissant de voir que les femmes qui le désirent ont maintenant cette option. « Je suis là pour répondre aux besoins de la population. Si la population veut de ce service, on va l’offrir. Certaines se sentent plus en sécurité à la maison, pour d’autres c’est à l’hôpital. Mon souhait c’est de les accompagner là où elles veulent accoucher [...] À domicile, ça apporte une liberté pour la femme et le couple qui sont dans leur propre milieu. Dans le fond, ce sont les sages-femmes qui s’adaptent au besoin du couple, et le partenaire se sent encore plus impliqué », résume-t-elle.

Même si les grossesses à risque sont de facto exclues pour un accouchement à la maison, les sages-femmes – qui sont environ 200 dans la province actuellement – sont parées à toutes éventualités, fortes d’une formation universitaire de 4 ½ années exclusivement orientées vers l’obstétrique. Que ce soit le suivi du bien-être de la mère et de l’enfant, la vérification des signes vitaux, la progression de l’accouchement, écouter le cœur du bébé, examiner les signes physiques et neurologiques ou bien procéder à des points de suture ou à la réanimation en cas de complication, rien ne leur échappe. « On part même une brassée de lavage avant de partir. On part et c’est propre », précise en riant Véronique Gauthier. À noter par ailleurs que des protocoles de collaboration ont parallèlement été mis sur pied avec les ambulanciers et l’équipe médical de l’hôpital, au besoin. Mais les avancées ont été importantes dans les dernières années pour les sages-femmes.

« Ce n’est pas comme dans le temps. C’est le service d’obstétrique le plus moderne qui existe maintenant. C’est comme si on prend les compétences et le matériel, et qu’on les amène chez les gens plutôt que de demander aux gens de se déplacer pour aller chercher ces compétences et ce matériel. C’est solidement prouvé dans les études que pour les femmes avec une grossesse à bas risque, c’est vraiment sécuritaire de le faire à la maison », précise la responsable du service.

Sans hésitation

 

Du côté des parents, Émilie Bourque-Bélanger et Simon Arsenault ne regrettent pas une seconde leur choix. Au contraire. « Si c’était à refaire, n’importe quand et sans aucune hésitation, explique la mère. Un suivi de grossesse extraordinaire, une disponibilité et une sensibilité de la part des sages-femmes exemplaires. L’accouchement fait tout aussi mal on ne se le cachera pas, mais cette présence-là pour moi il n’y a rien qui remplace ça. » 

Pour le moment, le protocole de collaboration est disponible avec l’hôpital de Maria et le couple préférait tout de même procéder à domicile quitte à devoir parcourir les 130 km de distance entre Chandler et l’hôpital en cas de pépin. D’autant plus en temps de pandémie. Lorsque le couple a pris connaissance de cette possibilité, il n’a pas hésité puisque qu’elle était plus en phase avec leur philosophie. « J’ai vu passer qu’il y allait avoir des sages-femmes dans la Baie-des-Chaleurs. La grossesse pour moi, c’est quelque chose que je voulais garder le plus normal et naturel possible, ajoute Émilie Bourque-Bélanger. Je ne voulais pas d’un processus hyper-médicalisé alors quand j’ai vu cette option, je me suis rendue à une rencontre d’information et dans notre cas c’était plus proche de ce qu’on souhaitait. Et je n’enlève rien à l’obstétrique en hôpital et aux gynécologues, chacun a son champ d’expertise, mais pour nous c’était le bon choix. »

Restera maintenant à savoir si le service sera implanté ailleurs dans le réseau. Mais chaque chose en son temps. « En premier lieu on doit consolider et solidifier celui dans la Baie-des-Chaleurs, et c’est sûr qu’après on va travailler sur le déploiement », conclut Véronique Gauthier.

Ligne Info Sages-Femmes

 

1 877-388-SAGE (7243)

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web - Caméléon Média