Les gens qui ont une résidence principale dans l'une ou l'autre des deux régions pourront réintégrer leur région d'origine. « Chaque personne qui a une résidence principale en Gaspésie et qui revient d'une région exclue du décret ministériel devra se mettre en isolement pendant 14 jours tout comme si c'était un voyageur qui arrivant d'un autre pays », a précisé le directeur de la Santé publique de la Gaspésie, Yv Bonnier-Viger.

On inclut également les personnes qui doivent se rendre dans la région à des fins humanitaires ou pour y recevoir ou donner des soins de santé. La liste des exceptions comprend aussi toutes les personnes qui doivent circuler pour travailler dans un établissement ciblé comme service essentiel. Finalement, les personnes qui doivent se déplacer en raison d'une ordonnance du tribunal seront autorisées à le faire. Évidemment, tout transport de biens essentiels sera aussi permis après vérification stricte.

Le Dr Bonnier-Viger a expliqué que des mesures plus strictes seront imposées à toute personne provenant d'une des régions plus infectées, peu importe la raison de son déplacement. Par exemple, les travailleurs de la santé provenant d'une région exclue par le décret ministériel devront suivre des consignes plus sévères.  

Le directeur de la Santé publique de la Gaspésie a confirmé qu'hier, il y avait effectivement eu entente avec son homologue du Bas-Saint-Laurent pour qu'il n'y ait pas de points de contrôle entre les deux régions. Toutefois, après discussion, ils se sont entendus pour exécuter le décret ministériel tel quel, ajoutant au passage qu'il serait plus sage d'isoler les régions les unes des autres puisque les profils épidémiologiques peuvent changer rapidement.

Exception Haute-Gaspésie-Matanie?

Pour ce qui est de la circulation entre la Haute-Gaspésie et La Matanie, la question a été posée clairement à savoir si les gens pouvaient aller faire l'épicerie d'une région à l'autre par exemple. Le Dr Bonnier-Viger a répondu que l'approche des policiers sera davantage communautaire. « On pourrait lui suggérer d'y aller moins souvent ou de faire l'épicerie pour plusieurs familles. Il y a beaucoup d'éducation à faire. Des discussions se poursuivront à cet effet au cours des prochains jours. »

Le Dr Bonnier-Viger croit que les gens changeront tranquillement leurs habitudes, l'idée étant toujours de réduire le nombre de déplacements interrégionaux. On comprend ainsi qu'il s'agira du cas par cas puisque les directives et le portrait épidémiologique changent de jour en jour.

Le maire de Mont-Louis, Guy Bernatchez estime qu'il est temps que les mesures soient appliquées avec rigidité pour éviter toute confusion. « J'espère que les patrouilleurs de la Sûreté du Québec auront des directives plus claires. Ça devrait être terminé dès maintenant. Que les gens de la Haute-Gaspésie qui doivent faire des emplettes le fassent en Haute-Gaspésie, point final. Il faut qu'on se protège et qu'on tienne des mesures restrictives sévères pour notre population. Avec le beau temps qui s'en vient, les gens voudront sortir davantage donc ce n'est pas le temps de faire des exceptions. »

Même son de cloche du côté de Simon Deschênes qui souhaite que les points de contrôle aux frontières du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie soient aussi étanches qu'ailleurs.

Finalement, le préfet de la Haute-Gaspésie, Allen Cormier se réjouit aussi de cette mesure. « Il s'agit d'une initiative responsable et adéquate. Il y a des épiceries en Haute-Gaspésie et des commerces de spécialités partout sur le territoire. C'est le temps de les encourager. Acheter local c’est un choix gagnant. On protège notre population et notre économie. Ne lâchons pas, les beaux moments d'été s'en viennent et ce virus ne sera qu'un mauvais souvenir. »