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Passeport pour la Baie-des-Chaleurs

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04 mars 2020

Esteban Figueroa, le désir de contribuer au développement de la Gaspésie

Esteban Figueroa

©Photo Chaleurs Nouvelles - Roxanne Langlois

Comme le veut la tradition de Passeport pour la Baie-des-Chaleurs, le Chaleurs Nouvelles a invité Esteban Figueroa à choisir un endroit significatif où se faire photographier ; il a opté pour le mont Saint-Joseph.

IMMIGRATION. Recommencer à zéro : c’est ni plus ni moins ce qu’Esteban Figueroa, originaire de l’Équateur, a dû faire au niveau professionnel lorsqu’il a choisi d’immigrer en Gaspésie. Le père de famille aujourd’hui établi à Carleton-sur-Mer s’est buté à de nombreux refus ; n’empêche, il n’a jamais abandonné son but d’œuvrer au développement de la région qu’il considère aujourd’hui comme la sienne.

 

Le parcours en sol canadien de l’homme aujourd’hui âgé de 44 ans est bien loin de constituer une ligne droite ; il débute d’abord en 1993 à Roxton Falls, en Montérégie, dans le cadre d’un échange étudiant d’un an. Le jeune voyageur de 17 ans débarque alors chez les Beauchemin, une famille de producteurs laitiers.

L’adolescent ne parle pas un seul mot de français lorsqu’il intègre les classes d’une polyvalente de Granby ; l’étudiant étranger est d’ailleurs loin d’y passer inaperçu. « Dans le temps, à part moi en échange, il n’y avait que deux personnes immigrantes dans toute l’école secondaire : un frère et une sœur chiliens. C’est tout! », se souvient-il.

S’il retourne chez lui après cette expérience inoubliable, une relation tissée lors de son séjour en Montérégie le convainc de revenir en 1997 à Montréal ; il étudie à l’université en génie chimique, puis en mathématiques. Comme son statut au Canada ne lui permet pas de toucher des prêts et bourses, il tente tant bien que mal de joindre les deux bouts.

« Il fallait que je travaille une trentaine d’heures par semaine pour pouvoir simplement vivre, en plus des cours à l’université et des travaux. Il ne me restait pas grand temps pour faire autre chose. Ça a été formateur, j’ai appris à me débrouiller, mais c’était loin d’être l’idéal », admet-il. C’est à cette époque qu’il rencontre Johane, qui deviendra plus tard la mère de ses trois enfants Rafael, Anaïs et Élise ; ils sont aujourd’hui respectivement âgés de onze, sept et quatre ans.

Pour la famille

Esteban rentrera en Équateur en 2004. Sa conjointe viendra quant à elle l’y rejoindre l’année suivante. Le couple accueillera son premier enfant là-bas ; le papa travaille alors au sein d’une fondation éducative américaine. La deuxième grossesse de la jeune maman, originaire de Carleton-sur-Mer, mènera toutefois à une prise de décision déterminante pour la suite.

« J’aimais mon travail en Équateur, mais en pesant les pour et les contre, ça penchait plus en faveur de la Gaspésie au niveau familial. […] On venait tous les étés en vacances ici et je m’étais souvent dit que ce serait l’endroit idéal où avoir une famille. J’avais senti que les enfants, ici, avaient une belle qualité de vie », explique l’homme natif de Cuenca, au sud de l’Équateur.

Les Figueroa-St-Onge reviennent ainsi au Québec au début de 2012, heureux de pouvoir compter sur les parents de Johane dans cette importante transition. Le deuxième enfant du couple verra le jour peu après.

En raison de ses nombreuses visites dans la Baie-des-Chaleurs, Esteban n’est que très peu dépaysé et s’adapte bien à la vie gaspésienne. Il s’impliquera d’ailleurs par la suite bénévolement pour le compte de plusieurs organisations, dont la Croix-Rouge canadienne et Place aux jeunes Baie-des-Chaleurs/Les Plateaux.

Trouver sa place

C’est au niveau professionnel que le défi s’avérera plus grand pour le nouvel arrivant. S’il était bien conscient que des changements majeurs s’imposeraient sur le plan du travail, Esteban, qui cherche alors à décrocher un poste en développement régional, admet néanmoins avoir trouvé l’année 2013 particulièrement éprouvante.

« Je cherchais activement, mais je passais toujours en deuxième. Je faisais des entrevues, mais je n’étais pas choisi. Il y avait toujours quelqu’un qui avait un petit quelque chose de plus que moi au niveau des études, par exemple. Ça a été difficile », avoue-t-il. Le candidat en vient ainsi à un constat clair : il doit, pour atteindre son objectif, trouver une façon de se démarquer.

Celui qui s’intéressera particulièrement à la gouvernance municipale et aux changements climatiques choisit donc de reprendre, à distance, des études à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR). Parallèlement, il décroche des contrats, est embauché comme professeur en espagnol au campus de Carleton-sur-Mer du Cégep de la Gaspésie et des Îles et devient papa pour une troisième fois.

L’histoire d’Esteban se termine très bien : l’étudiant décroche officiellement sa maîtrise en développement régional à l’automne 2017 puis rejoint l’équipe du Centre d'initiation à la recherche et d'aide au développement durable (CIRADD). Celui qui y œuvre encore à ce jour à titre de chargé de recherche a enfin une place : la sienne.

« Je veux vivre ici et je veux que mes enfants grandissent ici. C’était aussi important, pour moi, de trouver une façon de faire avancer la collectivité. Moi, ça m’a toujours intéressé d’être au service de ma région. Je tiens, depuis que je suis ici, à faire du mieux que je peux pour contribuer à son développement », explique le professionnel.

Aujourd’hui citoyen canadien, le Gaspésien d’adoption encourage les personnes immigrantes qui se heurteront comme lui à des revers à ne surtout pas baisser les bras. « Ce qui est bien, c’est d’essayer de se faire un plan de match, voir comment on peut atteindre son but. Si ça ne marche pas, parfois il suffit de recadrer le tout. Moi, j’ai eu à recadrer plusieurs fois! », mentionne-t-il avant de s’esclaffer.

Mont Saint-Joseph

Comme le veut la tradition de Passeport pour la Baie-des-Chaleurs, le Chaleurs Nouvelles a invité Esteban Figueroa à choisir un endroit significatif où se faire photographier ; il a opté, sans même hésiter, pour le mont Saint-Joseph, à Carleton-sur-Mer. Que ce soit à la course, en vélo, en skis ou en raquettes, la montagne est devenue un véritable terrain de jeu pour l’adepte de plein air. Celui-ci apprécie particulièrement la vue du sommet, qui pour lui « en dit long sur la vie qu’on a ici ».

 

 

Commentaires

6 mars 2020

Mireille Landry

Félicitations Esteban ! ! ! Très beau parcours, ne lâche pas. Je t'aime XXX

6 mars 2020

Réjeanne

Tres bonne et belle persévérence. et foi en la Vie qu'il a eu ainsi que sa femme et beaux parents.et ses enfants tellements beaux de les voir épanouïs et intelligents.Bravo. et révétences à vous tous particulièrement à Esteban

30 mars 2020

Madeleine Morin

Un très beau model d'intégration Felicitation de nous avoir choisi

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