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14 février 2020

Listuguj: les pales d'éoliennes ne passeront pas

Listuguj

©Photo Chaleurs Nouvelles - Archives

Un petit groupe de manifestants se relaie sur place depuis lundi dernier à 11h.

TRANSPORT. Le blocus de membres de la communauté autochtone de Listuguj en soutien aux chefs héréditaires de la Première Nation Wet'suwet'en de la Colombie-Britannique, qui s’opposent au projet de gazoduc Coastal GasLink, se poursuit pour une cinquième journée consécutive alors que la poignée de manifestants qui se relaie sur le rail gaspésien n’a pas l’intention de faire une exception pour un convoi de pales d’éoliennes.

Si la Société de chemin de fer de la Gaspésie (SCFG) mentionnait jeudi être en pourparlers avec les manifestants afin que 48 pales produites chez LM Wind Power de Gaspé et disposées sur 72 wagons traversent exceptionnellement le barrage érigé, ce scénario ne se concrétisera pas. L’instance qui gère le rail avait mis des arguments environnementaux de l’avant afin de les convaincre, mais les négociations ont rapidement achoppé.

« On aura essayé. En même temps, ça nous aurait débarrassé d’un convoi, parce qu’on n’aura pas de place pour "stocker" des pales d’éoliennes pendant un mois à New Richmond », prévient Éric Dubé. Ce convoi devait quitter demain matin en direction du Texas. La SCFG espérait que les manifestants locaux collaborent et demandent à ceux placés à Belleville, en Ontario, de faire de même.

Rappelons que le transport ferroviaire est paralysé en Gaspésie depuis lundi à 11h et que les wagons de la Société de chemin de fer de la Gaspésie (SCFG) sont coincés depuis plusieurs jours dans la Baie-des-Chaleurs. L’instance qui gère le rail estime d’ailleurs ses pertes financières quotidiennes à environ 15 000 $ depuis le début du blocus.

Si certaines livraisons ont pu être repoussées, d’autres ont été perdues. Des camions ont notamment dû prendre la relève afin d’assurer le transport de copeaux et de bois d’œuvre transportés pour le compte de l’usine Temrex de Nouvelle. « On est carrément pris en otage. C’est quelque chose! », mentionne celui qui est aussi maire de New Richmond et préfet de Bonaventure.

Les récents événements auront nécessairement des répercussions même une fois que le transport ferroviaire aura repris, rappelle-t-il : « Le transport ferroviaire, c’est toute une chorégraphie qui est synchronisée au quart de tour. Quand on envoie une petite poignée de sable là-dedans, ce n’est pas long qu’on vient mêler l’engrenage ».

Le président de la SCFG craignait d’ailleurs, le 14 février, que la situation ait éventuellement des répercussions sur la production de l’usine de Gaspé. Rappelons que ses marchandises sont acheminées par camion jusqu’à New Richmond, où elles sont ensuite transportées sur les rails gaspésiens. Elles poursuivent ensuite leur route sur le chemin de fer du Canadien National (CN) jusqu’aux États-Unis.

La crise qui sévit à travers le pays ne semble pas sur le point de se résorber alors que les actions se multiplient en support à Wet'suwet'en. VIA Rail vient d’interrompre son transport de passagers à travers le Canada et les marchandises sont complètement paralysées à l’est de Toronto. Un comité a néanmoins été formé par les gouvernements provincial et fédéral afin de se pencher sur la situation.

Au moment d’écrire ces mots, la SCFG n’avait pas l’intention de demander une injonction au tribunal afin de forcer les manifestants à se retirer de la voie ferroviaire. L’instance en était plutôt à prévoir un plan de match au cas où la crise s’étirerait.

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