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07 février 2020

Le coût des assurances explose

Sébastien Bernard

©Photo Chaleurs Nouvelles- Roxanne Langlois

Sébastien Bernard est copropriétaire, avec Louis Parent, de l’entreprise Philippe Day de Nouvelle depuis 2017. Selon lui, la compagnie qu’il dirige est loin d’être la seule à subir les conséquences de la hausse du coût des assurances dans l’industrie du camionnage.

TRANSPORT. Depuis trois ans, la facture des assurances que doivent défrayer les camionneurs pour opérer a littéralement explosé. Alors que les entreprises sont nombreuses à en subir les contrecoups, dont Philippe Day de Nouvelle, le député de Bonaventure Sylvain Roy demande à Québec d’intervenir.

La situation est notamment pointée du doigt par le transporteur nouvellois, qui a accepté de sortir dans les médias afin de la décrier. La compagnie qui possède une flotte de 26 camions, dont huit sont dédiés aux longues distances, a vu ses frais d’assurances augmenter de 55,8 % au cours des trois dernières années alors qu’aucun élément majeur ne justifie une telle hausse.

Alors qu’il se situait à près de 167 000 $ en 2017, le coût de ses primes d’assurances a grimpé à plus de 316 000 $ en 2019, ce qui vient directement mettre à mal les profits de Philippe Day.  

« Quand ils nous arrivent avec une augmentation, je ne peux pas tout de suite la refiler aux clients. […] Il faut que je les rencontre tous et que j’essaie de faire monter les prix. Certains ne veulent pas et on perd des contrats », résume Sébastien Bernard, directeur général et copropriétaire de l’entreprise fondée en 1971.

La compagnie qui détient la plus importante flotte de la péninsule évite ainsi autant que possible de recourir à ses assurances lorsqu’un problème survient. « On n’a fait aucune réclamation depuis 2017. Tout ce qui se brise, on le répare à nos frais parce que c’est plus avantageux pour nous de ne pas déclarer. C’est rendu qu’on a peur d’avoir peur, ce n’est pas normal! », défend le gestionnaire.

Précisant que tous les camionneurs sont « dans le même bateau », celui qui s’attend à une nouvelle hausse en 2020 explique que le transport forestier est particulièrement problématique au niveau des assurances. Précisons que Philippe Day achemine notamment du bois en direction de l’usine Temrex de Nouvelle.

Alors que les réclamations des entreprises de camionnage, très souvent fort onéreuses, se sont multipliées en province, le nombre d’assureurs volontaires a quant à lui fondu, ce qui laisse bien peu de marge de manœuvre à l’industrie. « Ici, on n’a pas le choix. Il reste juste deux compagnies qui assurent et il y en a une des deux qui n’a même pas voulu soumissionner cette année. Il y a dix ans, il y en avait peut-être dix ou douze », précise M. Bernard.

De plus, les critères d’assurabilité se resserrent continuellement en ce qui a trait à l’expérience des chauffeurs qui prennent les commandes des fardiers ainsi qu’à leur dossier de conduite, qui doit désormais être exemplaire.

L’entreprise songe à diminuer sa flotte et à trouver divers moyens de diversifier ses activités si la situation ne se régularise pas. Tentant de réduire ses dépenses, elle a dû renvoyer à la maison quatre de ses chauffeurs qui effectuaient du transport longue distance tout juste avant les Fêtes. M. Bernard espère d’ailleurs ne pas avoir à remercier d’autres employés.

L’entreprise emploie, incluant ses sous-traitants, une quarantaine de personnes ; sa masse salariale annuelle se situe à environ 1,9 million $. Ses camions parcourent annuellement quelque 5,2 millions de kilomètres.

Une intervention revendiquée

Pour Sébastien Bernard, la solution à privilégier serait une aide gouvernementale octroyée par Québec afin de compenser la hausse faramineuse des dépenses en assurances. « On est rendus-là », glisse-t-il. Le député de Bonaventure, Sylvain Roy, est lui aussi d’avis que le provincial doit intervenir afin de notamment venir en aide à l’industrie forestière.

« S’il n’y a pas de bois qui part de la forêt et qui se rend aux moulins, les moulins ferment leurs portes et des gens en forêt ne sont pas payés. C’est dramatique! », mentionne celui qui occupe également les fonctions de porte-parole du troisième groupe d'opposition en matière de forêts, de faune et de parcs.

Travaillant sur ce dossier depuis l’automne dernier, l’élu péquiste s’est d’ailleurs entretenu à ce sujet avec les ministres de la Forêt et de l’Agriculture. Considérant que le problème des assurances touche également de plein fouet les producteurs agricoles, le politicien estime que l’idée de lancer une mutuelle d’assurances devrait être examinée.

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