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08 novembre 2019

Le Cégep de la Gaspésie et des Îles exhorte Québec de faire machine arrière

Réforme du Programme de l'expérience québécoise

Techniques en aquaculture

©Photo Gracieuseté - ÉPAQ

Le programme Techniques d'aquaculture dispensé à l’ÉPAQ ne fait pas partie de la fameuse liste du gouvernement de François Legault.

IMMIGRATION. Le récent resserrement des critères d’admissibilité des étudiants étrangers au Programme de l'expérience québécoise (PEQ) pourrait avoir des conséquences néfastes pour le Cégep de la Gaspésie et des Îles ainsi que pour la région ; l’institution d’enseignement exhorte le gouvernement de François Legault de revenir sur sa décision.

Pour les étudiants étrangers déjà installés au Québec, le PEQ constituait jusqu’à tout récemment une voie rapide vers l’obtention d’un certificat de sélection du Québec (CSQ) et donc, vers un permis de travail et la résidence permanente. Ils pouvaient ainsi, une fois diplômés, mettre la main sur le CSQ en moins d’un mois, peu importe leur domaine d’études, alors que le processus régulier peut s’étendre sur plus d’un an.

Or, en vertu de la réforme effectuée, le cursus scolaire d’un étudiant souhaitant profiter du PEQ doit spécifiquement figurer sur une nouvelle liste annoncée par Québec. Sinon, le demandeur pourra néanmoins avoir accès au CSQ en cumulant de l’expérience de travail à la suite de ses études ; le poste occupé ainsi que la région où il l’occupera devront toutefois être parmi ceux sélectionnés.

Sept des 14 programmes techniques offerts par le collège gaspésien ne sont pas parmi ceux listés par Québec. Par exemple, la formation collégiale en foresterie, offerte au campus de Gaspé, suscite l’intérêt de nombreux Français, mais n’y figure pas. La Gaspésie n’est pas non plus listée parmi celles où ils peuvent cumuler de l’expérience de travail dans ce domaine.

Cette situation est complètement illogique, note la directrice générale du Cégep de la Gaspésie et des Îles, Yolaine Arseneau : « À l’obtention de leur diplôme, 100 % de nos étudiants se font offrir un emploi. Il y a des places de stages en masse en Gaspésie ! ».

Le programme en aquaculture, dispensé en exclusivité à l’École des Pêches et de l’Aquaculture du Québec (ÉPAQ) à Grande-Rivière, n'est pas non plus sur la liste. Qui plus est, les postes généralement occupés par les étudiants au sortir de cette formation n’y sont pas non plus énumérés, déplore la gestionnaire.

« On amène nos étudiants à devenir des techniciens, des employés qui seront capables de travailler en recherche, en mariculture et en pisciculture. Les emplois que le gouvernement a ciblés, ce sont des postes de manœuvres ou d’ouvriers, des écailleurs et des décortiqueurs », déplore Mme Arseneau.

Pour la session d’automne, 110 étudiants étrangers sont inscrits au Cégep de la Gaspésie et des Îles et sont répartis dans huit programmes. L’institution collégiale calcule que ceux-ci, qui bénéficient d'un droit acquis, seraient affectés dans une proportion de 61 % par les nouvelles mesures.

Rappelons que mard dernieri, le gouvernement caquiste a annoncé, à la suite de vives dénonciations venues de toutes parts, que les travailleurs temporaires et étudiants étrangers déjà établis au Québec pourront  postuler au PEQ comme ils pouvaient le faire avant le 1er novembre, date officielle de la réforme.

Mme Arseneau rappelle que ces étudiants venus d’ailleurs contribuent à la vitalité régionale en travaillant, pour plusieurs d’entre eux et dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, à temps partiel dans des commerces locaux et en dépensant chez nous. « Ils se payent un loyer, des vêtements, des sorties. Nous, on pense que chacun remet dans la communauté entre 12 000 $ et 15 000 $ par année », fait valoir Yolaine Arseneau.

Vive inquiétude

Yolaine Arseneau l’admet : l’inquiétude est vive à l’intérieur des murs de l’institution collégiale gaspésienne, qui souhaite voir François Legault revenir sur sa décision. Avec cette nouvelle réforme, on craint notamment que les étudiants venus d’outremer optent pour un autre Cégep s’ils ne sont pas en mesure d’intégrer le marché du travail une fois leur formation achevée. On appréhende également, plus globalement, que cette récente décision du gouvernement Legault mette en péril, faute d’inscriptions suffisantes, le démarrage de certains programmes dispensés chez nous.

Le Cégep de la Gaspésie et des Îles n’entend néanmoins pas baisser les bras, et ce, même si le gouvernement « vient de lui mettre des bâtons dans les roues ». Son équipe compte travailler avec la Fédération des cégeps, les autres institutions collégiales de l’Est-du-Québec ainsi que les acteurs politiques qui voudront s’impliquer pour faire valoir son point auprès du gouvernement caquiste.

Le maire de Gaspé, Daniel Côté, a d’ailleurs déjà assuré à la direction du Cégep qu’il porterait ses revendications. Celui de Gaspé et l’ÉPAQ sont les deux campus qui accueillent le plus d’étudiants en provenance de l’extérieur du Canada.

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