« C’est l’accomplissement d’une vie! » – Martin Malenfant

RECONNAISSANCE. L’Érablière Escuminac a décroché les grands honneurs à l’occasion du 130e gala de remise des prix de l'Ordre national du mérite agricole, qui se tenait à Carleton-sur-Mer le 18 octobre dernier ; l’entreprise acéricole a mis la main sur le premier rang national dans la catégorie Or, la plus haute distinction attribuée toutes productions agricoles confondues.

« C’est le summum! C’est l’accomplissement d’une vie! Je suis encore un peu sur un nuage », lance au Chaleurs Nouvelles le propriétaire de l’entreprise, Martin Malenfant, quelques jours après la remise du prix.

La soirée fut forte en émotions pour celui qui travaille dans l’industrie de l’acériculture depuis 1987. « Je ne m’attendais vraiment, vraiment pas à ça! Ce n’est pas facile à gagner. Il y a beaucoup de joueurs et ce sont quand même de grosses entreprises, bien plus grosses que la mienne », lance le sexagénaire.

La compagnie lancée en 1998 a terminé la course avec un score de 910 sur 1000, soit quatre points de plus que la Ferme avicole Paul Richard et Fils, arrivée deuxième. Elle a également remporté le premier rang régional, toujours dans la catégorie Or.

Selon l’acériculteur, plusieurs éléments ont pu pencher dans la balance, notamment la méthode de production, les équipements et le réseau de tubulures enfouies utilisé par la compagnie. « Au niveau de ma mise en marché, je pense aussi que ça a été un plus. Avec ma nouvelle façon de fonctionner, mes ventes en ligne sont en bonne croissance », lance l’homme d’affaires, fort heureux.

L’érablière, en plus d’embouteiller du sirop de merisier, produit annuellement environ 300 000 lb de sirop d’érable. Elle se spécialise depuis 2013 dans un produit de niche offert dans des bouteilles stylisées au goulot ciré. Grâce au Web, ses produits sont désormais dégustés en Europe, en Corée, en Australie, en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis.

Selon Martin Malenfant, qui travaille de concert avec sa conjointe Helen Thibodeau et son fils Jason, la toute dernière entreprise régionale à avoir mis la main sur un tel prix était la Ferme Dugas, située à Nouvelle ; c’était dans les années 1960.

M. Malenfant récupèrera son prix à Québec le 8 novembre prochain des mains du ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, André Lamontagne. Selon lui, une telle distinction constitue un excellent outil de marketing qui contribuera à encore davantage faire rayonner la marque gaspésienne.

Encore des défis à relever

L’Érablière Escuminac, qui a le vent dans les voiles, compte poursuivre son développement, notamment en ce qui a trait à ses transactions effectuées en ligne. Celle-ci espère également augmenter son nombre d’entailles. « Je viserais 140 000, soit 75 000 de plus que ce que j’ai maintenant, sur environ cinq ans. Je vais aussi devoir tranquillement penser à la retraite, mais d’ici là, j’ai encore des défis à relever. Je me sens d’attaque ! », mentionne l’entrepreneur en riant.

La compagnie gaspésienne pourrait avoir droit à d’autres bonnes nouvelles prochainement. Elle est en effet parmi les quatre finalistes régionaux du Gala à l’exportation MercadOr Québec, organisé par Commerce International Québec. Cette remise de prix aura lieu le 20 novembre prochain à Laval.

Plusieurs autres lauréats

Le 130e concours de l'Ordre national du mérite agricole a également fait d’autres heureux dans la Baie-des-Chaleurs. La Ferme Bourdages Tradition de Saint-Siméon a en effet mis la main sur le deuxième rang régional dans la catégorie Or, en plus d’être sacrée lauréate régionale du prix La Coop fédérée à l’agroenvironnement ainsi que lauréate régionale de la Mention spéciale de l’agrotourisme.

La Ferme Bovitom, qui œuvre en production bovine à Saint-Alphonse, s’est quant à elle classée au troisième rang régional dans la catégorie Or en plus d’être lauréate du Mérite Promutuel Assurance de la prévention. Enfin, l’acériculteur Robert Bernier, qui opère à Saint-Alexis-de-Matapédia, a mis la main sur le troisième rang régional dans la catégorie Argent.