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14 mai 2019

Service d'obstétrique à Maria: une rupture de service, deux versions

©Photo Chaleurs Nouvelles - Roxanne Langlois

D'autres ruptures de service pourraient prochainement survenir à l'hôpital de Maria, déplore le président du SIIIEQ-CSQ, Pier-Luc Bujold.

SANTÉ. Le service d’obstétrique de l’hôpital de Maria a dû être fermé durant la fin de semaine des 11 et 12 mai. La situation inquiète au plus haut point le Syndicat des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes de l’Est-du-Québec (SIIIEQ-CSQ). De son côté, le réseau de la santé régional défend que la sécurité des usagères concernées n’a en aucun cas été compromise.

Une rupture de service a eu lieu de 16h à minuit lors de ces deux journées; si une femme avait dû se rendre à l’hôpital en vue d’y accoucher, elle aurait été référée à l’établissement de santé de Chandler, situé à 130 kilomètres.

C’est en raison du manque d’infirmières en poste que le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Gaspésie a dû imposer cette mesure temporaire. Le syndicat avait pourtant demandé au CISSS d’agir l’automne dernier, plaide son président, Pier-Luc Bujold.

« Force est de constater que le CISSS fait preuve de laxisme dans plusieurs dossiers et attend que des situations se présentent avant de réagir et de mettre en place des solutions », dénonce-t-il.

Selon lui, le réseau de la santé régional a choisi de ne pas acheminer de communiqué officiel aux médias pour prévenir la population de cette mesure exceptionnelle afin de « protéger son image ». De telles communications ont déjà été utilisées, par le passé, pour annoncer la fermeture temporaire de l’urgence de Paspébiac, rappelle le syndicaliste.

Si des membres du personnel du CISSS ont contacté personnellement 22 femmes enceintes de plus de sept mois et demi afin de les aviser, des situations problématiques auraient pu survenir, ajoute-t-il : « Il aurait pu y avoir des cas de naissances prématurées ou des cas de personnes en vacances dans le coin qui n’ont pas été informées ». Précisons néanmoins qu’aucun transfert n’a été nécessaire.

Selon le SIIIEQ-CSQ, il s’agirait de la toute première fois qu’une telle rupture de service survient; la partie syndicale estime néanmoins que d’autres événements similaires sont à prévoir, puisque sept infirmières seraient à même d’assurer le service au courant des deux prochaines semaines alors que douze seraient nécessaires.

« S’il n’y a pas de changement au niveau de la méthode de gestion toxique et du manque d’écoute [du CISSS], c’est sûr que ça pourrait se reproduire prochainement », fait valoir le leader syndical, qui demande au ministère de la Santé d’intervenir dans ce dossier.

Selon lui, la situation est également précaire à Chandler et en Haute-Gaspésie, où de l’épuisement professionnel est constaté.

 Le CISSS réplique

Le CISSS de la Gaspésie dit travailler activement depuis un an et demi afin de solutionner la problématique de pénurie de main-d’œuvre présente au sein de son personnel infirmier. Des départs en maternité et à la retraite causent actuellement problème.

« On ne pourra pas résoudre la situation si on n’a pas d’aide du personnel et du syndicat, ça c’est clair », avance Johanne Méthot, directrice générale adjointe au programme santé physique générale et spécialisée et directrice des soins infirmiers.

Selon ce qu’elle rapporte, deux propositions ont été faites à la partie syndicale afin d’éviter une rupture de service, soit d’instaurer un horaire de douze heures et, en dernier lieu, de mettre en place un service de garde. Elles ont été refusées par la partie syndicale, rappelle-t-elle.

Or, il est impératif que soient examinées des solutions par les intervenants concernés, plaide la gestionnaire, sans quoi d’autres événements similaires seront inévitables : « Si on s’y met, qu’on regarde ça et qu’on réfléchit là-dessus tout le monde ensemble, on peut trouver des voies de passage ».

De plus, celle-ci défend que la sécurité des femmes enceintes visées par la fermeture temporaire du service d’obstétrique n’a jamais été compromise.

« Les corridors de sécurité ont été faits avec la Direction de la santé publique, le chef du département de gynécologie et les médecins. On y a travaillé fort et le plan de contingent avait été prévu et établi selon les meilleures normes de sécurité », assure-t-elle. Aucune femme ne devait donner naissance durant le week-end visé, précise par ailleurs Mme Méthot.  

Selon Johanne Méthot, le réseau de la santé régional a choisi de ne pas annoncer publiquement la mesure mise de l’avant pour éviter qu’une confusion soit créée au sein du public, la problématique ne touchant qu’une très petite partie de la population.

Une rencontre entre le syndicat et le CISSS de la Gaspésie est prévue au courant des prochains jours.

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