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17 avril 2019

Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca

Le CALACS La Bôme-Gaspésie lourdement pénalisé pour son offre de services aux hommes

AGRESSIONS SEXUELLES

Annick Bouchard-Beaulieu

©Photo Dominique Fortier - Chaleurs Nouvelles

Annick Bouchard-Beaulieu n'était pas tout sourire lorsque la demande de subvention du CALACS La Bôme-Gaspésie a été refusé par le gouvernement provincial.

Le CALACS La Bôme-Gaspésie se voit fortement pénalisé tant au niveau associatif que sur le plan financier depuis que l'organisme a décidé d'étendre ses services aux hommes victimes d'agression sexuelle.

Au départ, le regroupement québécois des Centres d'aide et de lutte aux agressions à caractère sexuel (RQCALACS) avait été clair qu'il était hors de question que la vocation féminine soit étendue aux victimes de sexe masculin.

 Selon la directrice du CALACS La Bôme-Gaspésie, le regroupement auquel son organisme faisait partie a été catégorique quant aux conséquences de prendre un tel virage. « On nous a gentiment montré la porte. On nous a rappelé que les CALACS étaient exclusivement féminins. Conséquemment, on n'avait plus droit à aucune formation, ni de vote au conseil. On perd aussi la force d'un regroupement lors de représentations auprès du gouvernement. »

D'ailleurs, Annick Bouchard-Beaulieu souligne que deux autres CALACS ont également été chassés du regroupement pour des raisons similaires. Toutefois, l'exclusion du regroupement n'est pas la seule conséquence pour l'organisme gaspésien de lutte aux agressions à caractère sexuel. « Le regroupement a obtenu une subvention gouvernementale pour des programmes de prévention dans les écoles. De notre côté, nous avons fait exactement la même demande, soit un montant de 150 000 $ sur trois ans pour le même type de programme que nous offrons d'ailleurs déjà dans les écoles. Notre demande a été refusée et on nous a donné une réponse à l'effet que nous avions supposément mal rempli notre demande et qu'il était trop tard. »

Porte fermée

La directrice du CALACS La Bôme-Gaspésie a l'amère impression d'avoir reçu une réponse de politicien. « C'est comme si on nous avait dit: "vous n'allez pas être financés donc parlez-nous plus". » Conséquemment, la perte de cette subvention force le CALACS à devoir composer avec ses effectifs en place, soit l'équivalent d'une seule ressource par MRC pour offrir l'ensemble de ses services dont la prévention dans les 16 écoles gaspésiennes. Parallèlement, les CALACS subventionnés peuvent se permettre l'embauche d'une nouvelle intervenante dédiée aux programmes scolaires de prévention. Selon Annick Bouchard-Beaulieu, ces interventions dans les polyvalentes ont souvent comme effet d'inciter les victimes à dénoncer, augmentant ainsi la charge de travail des intervenantes, provoquant même parfois, un épuisement professionnel.

Intervention politique

Saisie du dossier, la députée de Gaspé, Méganne Perry Mélançon est intervenue à l'Assemblée nationale en interpellant la ministre responsable de la Condition féminine, Isabelle Charest. La députée a rappelé que les nouveaux services du CALACS gaspésien semble pénaliser ce dernier en matière de subventions. « Plusieurs de leurs demandes de financement ont été refusées en vertu de programmes spéciaux. On sait que ces CALACS offrent quand même les services aux femmes. Je demande donc à la ministre s'il est possible de mettre quelque chose en place pour aider ces CALACS. »

La ministre a avoué ne pas être au fait du dossier. « J'en prends notre et je ferai les vérifications », a-t-elle dit. Rappelons qu'outre le CALACS La Bôme-Gaspésie, il n'existe aucune autre ressource spécialisée dans la région pour venir en aide aux hommes victimes d'agressions sexuelles.

 

Méganne Perry Mélançon

©Photo capture d’écran

Méganne Perry Mélançon souhaite un ajustement des programmes pour venir en aide au CALACS exclus de regroupement québécois.

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