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21 février 2019

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Davantage de familles choisissent la Gaspésie

DÉMOGRAPHIE

Déménagement boîte clé

©Photo pixabay.com

Localement, c’est dans La Côte-de-Gaspé que les gains ont été les plus significatifs (+102) alors que La Haute-Gaspésie et Le Rocher-Percé (ex aequo à -18) enregistrent de légères pertes.

Pour une deuxième année consécutive, plus de familles ont choisi de s’établir en Gaspésie plutôt que de la quitter.

La dernière mise à jour de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) indique que le solde migratoire interrégional est encore une fois positif. Si très exactement 2 518 personnes se sont exilées l’an dernier, il y en a 2 756 autres qui ont décidé de poser leurs valises ici ou aux Îles. Bilan des courses : les indicateurs sont au vert à +238.

« La Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine fait figure d’exception parmi les régions plus éloignées des grands centres en affichant pour une deuxième année un solde migratoire interrégional positif. Ses gains ont par ailleurs augmenté, surtout chez les personnes d’âge actif », peut-on lire dans bulletin sociodémographique préparé par l’ISQ.

Le Bas-Saint-Laurent, la Côte-Nord, le Saguenay-Lac-Saint-Jean, l’Abitibi-Témiscamingue et le Nord-du-Québec ont tous accusé un solde négatif. L’organisation explique que la région a accueilli un peu plus d’entrants au cours de la dernière année, mais c’est la baisse des sortants qui a le plus contribué à l’amélioration du solde migratoire. Le Bas-Saint-Laurent est d’ailleurs la seule région face à laquelle la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine présente encore des pertes substantielles.

Localement, c’est dans La Côte-de-Gaspé que les gains ont été les plus significatifs (+102) alors que La Haute-Gaspésie et Le Rocher-Percé (ex aequo à -18) enregistrent de légères pertes.

  La migration interrégionale en Gaspésie et aux Îles par MRC depuis 15 ans*
  Côte-de-Gaspé Rocher-Percé Haute-Gaspésie Les Îles Bonaventure Avignon Gaspésie les Îles
2018 102 -18 -18 94 13 65 238
2017 92 38 -18 42 -21 -11 122
2016 -102 53 -94 -9 -45 0 -197
2015 -76 -37 -22 -68 -8 77 -134
2014 -123 -32 -49 -100 -31 -34 -369
2013 -88 -51 -44 -98 -94 39 -336
2012 5 -44 -16 -52 79 27 -1
2011 -20 43 -19 8 77 10 99
2010 -40 120 -10 63 -52 65 146
2009 -64 -20 -13 -50 79 7 -61
2008 -27 -97 -41 50 -48 -47 -210
2007 -14 -128 -80 14 1 5 -202
2006 7 -115 -5 97 -116 -85 -217
2005 -71 -63 -39 33 15 -24 -150
2004 -32 -49 18 67 -75 -23 -94
*Les années sont comptabilisées d'un 1er juillet à l'autre. Pour alléger le tableau, l'année indiquée correspond à la fin de la période inscrite. Par exemple, 2018 correspond à la période du 1er juillet 2017 au 1er juillet 2018

Gains chez les jeunes travailleurs

 

Autre fait intéressant, le déficit généralement enregistré au profit de la Capitale-Nationale a presque disparu au cours des deux dernières années, alors que plusieurs étudiants quittent chaque année pour leurs études post-secondaires. Malgré tout, si on regarde le portrait général des 15-24 ans, les pertes demeurent importantes alors que la région a perdu l’équivalent de 2,12% de ses résidents de cette tranche d’âge au profit des autres régions. En revanche, ces pertes ont été compensées par des gains substantiels chez les 25-44 ans.

Tendance

 

L’an dernier, la question avait été posée à savoir si ce premier solde migratoire positif en 6 ans était une embellie temporaire ou le préambule à un renversement de vapeur. La deuxième option semble davantage à considérer pour l’instant. Les chiffres sont plutôt encourageants comparativement à ceux enregistrés entre 2002 et 2016. La Gaspésie et les Îles avaient perdu des centaines de familles au profit des autres régions; comme une saignée incoercible sur un hémophile qui avait créé un solde négatif de 3 048 personnes en 15 ans.

Plusieurs espèrent que les bilans migratoires interrégionaux écrits à l’encre rouge soient chose du passé et que les données des deux dernières années soient garantes des prochaines à venir. Il faut dire que les chiffres portent à l’optimisme puisqu’ils sont les meilleurs des 17 dernières années. Les nombreux postes ouverts dans une foule de secteurs d’activités sont évidemment un facteur non négligeable. « Le fait qu’il y ait davantage d’emplois, ç’a un impact. Ça demeure le premier facteur d’attraction dans une région et les gens s’en rendent de plus en plus compte qu’il y en a ici », explique Danik O’Connor, coordonnateur à la Stratégie Vivre en Gaspésie, qui ajoute qu’un employeur comme LM Wind Power a été une locomotive récemment dans la création d’emplois.

Soit, mais toutes les régions du Québec tirent la couverture de leur côté et sont au diapason en recherchant activement une main-d’œuvre de plus en plus rare. Et seule la Gaspésie affiche un solde positif parmi les régions dites éloignées des grands centres.  

« Il faut aussi dire qu’il y a une stratégie régionale concertée et je ne parle pas seulement de nous. C’est une équipe régionale qui travaille activement sur ce dossier. C’est 15 personnes autour d’une table qui travaillent sur le même enjeu. Il n’y a pas d’autres régions du Québec qui sont concertées et mobilisées comme nous on l’est. La majorité sont à développer des stratégies comme la nôtre et à créer des entités telles que Vivre en Gaspésie. C’est un avantage pour nous. Depuis un an je reçois des appels de pas mal toutes les régions du Québec », précise Danik O’Connor.

Ce dernier conclut en mentionnant le « facteur Gaspésie », qui attire des résidents par les qualités que l’on connaît à la région, à savoir un rythme de vie moins effréné, une proximité de la nature et des gens ainsi qu’un stress moins prépondérant. « Notre vivre autrement plaît beaucoup. Avec le mixte des emplois, ça rapporte! »

En comparaison

 

Dans l’absolu, la Gaspésie et les Îles peuvent difficilement se comparer à d’autres vu leur relativement faible population, sous les 100 000 habitants. Pour mettre le tout en perspective, un taux net est également calculé au pourcentage des populations régionales respectives. La Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine fait également bonne figure à ce chapitre à 0,26%. Elle se classe ainsi au 7e rang sur les 17 régions administratives du Québec. Elle se situe tout juste devant l’Outaouais (0,25%, solde positif de 951 habitants) et la Capitale-Nationale (0,21%, solde positif de 1 521 habitants).

Au total, 11 régions administratives ont fait des gains dans leurs échanges migratoires internes, contre 6 qui ont enregistré des pertes : Montréal et toutes les régions éloignées des grands centres. Toutes? Non, car une région peuplée d’irréductibles Gaspésiens résiste encore et toujours.

Pas le seul facteur

 

La migration interne est une composante importante du bilan démographique des régions et des MRC, mais d’autres composantes agissent aussi pour faire varier la taille de la population : l'accroissement naturel (différence entre les naissances et les décès) et les migrations interprovinciales et internationales.

Une région peut montrer un solde migratoire interne négatif, mais voir sa population augmenter si d’autres facteurs d’accroissement lui sont favorables. C’est notamment le cas de Montréal, où le solde migratoire interrégional négatif est compensé par un accroissement naturel positif et par l’arrivée de nombreux immigrants internationaux. De même, la fécondité relativement forte du Nord-du-Québec lui assure une croissance démographique assez importante, en dépit des pertes migratoires interrégionales. À l’inverse, une région peut afficher un solde migratoire interrégional positif, mais voir sa population diminuer. Les régions où la population est âgée et où les décès sont plus nombreux que les naissances, comme la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, sont les plus susceptibles de se retrouver dans cette situation.

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