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18 septembre 2018

Les chasseurs et pêcheurs ont tous profité du « déclubage » depuis 1978

Yves Duhaime, le père du déclubage au Québec.

Le père du « déclubage » au Québec, M. Yves Duhaime, était dans la région de la Baie-des-Chaleurs la semaine dernière.

À la fin des années 1970, les experts parlaient de « grand déclubage », cette vaste opération qui a donné naissance aux zecs dans la province. Mais avant le « déclubage », comment ça se passait dans les forêts et sur les lacs de la province ?

« La plupart des rivières à saumon appartenaient à des groupes privés. Ils avaient l’exclusivité, ils organisaient leur pêche entre membres et le public, d’une façon générale, n’y avait pas accès », résume l’ancien ministre de la Chasse et de la Pêche, Yves Duhaime.

Dans l’Album du 25e anniversaire des Zecs, on résume tout ça de la façon suivante : « À l’origine, plus de 80 % des membres des clubs privés sont anglophones et les rares Canadiens français qui s’y font admettre sont, pour la majorité d’entre eux, issus de professions libérales, du commerce, du monde industriel, en un mot, proches du pouvoir politique. »

Création des Zecs

« Je l’ai annoncé en 1977 et nous avons procédé en deux temps : en 1978, nous avons réglé la question des clubs privés chasse et pêche. Tout était réglé à partir d’avril 1978, sauf le saumon. Je l’ai retardé d’un an parce que nous ne pouvions tout faire en même temps et en 1979, 1980, nous avons continué l’opération », se rappelle M. Duhaime.

Dans le sillage de cette vaste opération, d’ouvrir les lacs et rivières de même que les forêts aux Québécois, les zones d’exploitation contrôlées ont fait leur apparition.

« Quand nous avons lancé l’opération, en 1977, il y en avait 36 (zecs) en place. 40 ans plus tard, on retrouve 66 zones d’exploitation contrôlées qui ont à leur tête une association de bénévoles, chasseurs, pêcheurs, qui gèrent le territoire. Et vous, comme moi, vous payez votre droit d’entrée pour pêcher ou chasser, vous avez le droit d’y aller. Ça, j’appelle ça la liberté », explique l’ancien ministre du gouvernement de René Lévesque.

Ce dernier rappelle aussi que des gouvernements dans les années 1960 et au début des années 1970 ont essayé de « décluber » en partie des espaces. « La création de la réserve du Saint-Maurice, les réserves fauniques, les parcs nationaux, la Réserve de Portneuf, il y en a beaucoup. Mais à ce moment-là, le gouvernement expropriait ceux qui étaient sur place. Ça coûtait une fortune (ce procédé). Alors, quand je suis arrivé au ministère, les fonctionnaires me disaient que cela allait coûter beaucoup trop cher (de rendre à la population l’accès aux forêts et aux lacs et rivières). On a commencé à réfléchir », assure M. Duhaime.

Le nouveau système trouvé par le ministre est celui-ci : les clubs privés avaient l’exclusivité de chasse et pêche seulement. Mais dans la réalité de tous les jours, ces clubs barrent les routes, ils engagement des gardiens et personne ne peut bénéficier de ces forêts et lacs. Le ministre a alors enlevé les exclusivités (droit de pêche et de chasse). Alors les propriétaires de ces clubs se retrouvaient comme un peu tout le monde.

« À ce moment, les propriétaires devaient payer un bail pour louer un terrain sur lequel sont bâties leurs installations. C’est à ce moment que j’ai instauré des baux de neuf ans. Mais ce qui a été difficile dans tout ça, c’est le compagnonnage qui devenait nouveau entre ceux qui étaient déjà là et ceux qui arrivaient. Finalement, l’harmonie s’est installée un peu partout », relate l’ancien ministre de la Chasse et de la Pêche.

L’argument pour faire passer sa loi pour rendre accessible à tous les lacs, les rivières et la forêt de la province, est celle-ci : « Quand je rencontrais les gens des clubs privés, ils me disaient qu’ils ne me pardonneraient jamais. Avant, on retrouvait quatre personnes sur un lac qui pêchaient 50 truites pour un total de 200 truites. Aujourd’hui, il y en a 50 qui pêchent chacun quatre truites, pour un total de 200 truites. Cela fait 46 personnes de plus qui ont accès à ce territoire. »

Selon Rendez-vous Nature, le Québec comptait quelque 2 200 clubs privés en 1965, leur nombre était déjà passé à 1 200 en 1977, un an avant de créer les zecs en 1978.

Rappelons que M. Yves Duhaime a été élu député de Saint-Maurice en 1976. Réélu en 1981. Ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche dans le cabinet de René Lévesque du 26 novembre 1976 au 21 septembre 1979. Ministre et député jusqu’en 1988.

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