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11 septembre 2018

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

L’Alliance de l’Est veut faire entrer l’éolien dans la campagne électorale

Daniel Côté, maire de Gaspé et préfet de La Côte-de-Gaspé, Simon Deschênes, maire des Sainte-Anne-des-Monts et président de la Régie intermunicipale de l’énergie de la Gaspésie-Îles, ainsi que son directeur général Gilbert Scantland.

La campagne électorale bat son plein depuis un moment déjà et l’Alliance de l’Est espère que tous les partis se positionneront clairement quant au développement de nouveaux projets éoliens.

Lors de deux conférences de presse qui avaient lieu simultanément à Mont-Joli et Gaspé, élus, maires et préfets ont expliqué vouloir avoir l’heure juste pour s’assurer que le sujet puisse trouver un écho dans le discours politique et même s’insérer dans le prochain débat des chefs.

Rappelons que l’Alliance de l’Est, formée des Régies intermunicipales de l’énergie du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, a été mise sur pied en juillet 2014 pour participer à titre de partenaire public à l’appel d’offres d’Hydro-Québec pour l’achat de 450 MW d’énergie éolienne. Depuis, les 154 municipalités de l’Est-du-Québec sont copropriétaires à 50% des parcs éoliens de Roncevaux (MRC d’Avignon) et Nicolas-Riou (MRC des Basques et Rimouski-Neigette).

Grâce à la Régie intermunicipale de l’énergie de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, Sainte-Anne-des-Monts peut par exemple faire entrer dans ses coffres plus de 200 000$ de revenus autonomes dans son budget annuel alors qu’à Gaspé, c’est trois fois plus pour environ 600 000$. « On veut avoir une continuité parce que des revenus autonomes de cette trempe en région, c’est ultra important […] Mon plus grand souhait c’est que chaque Québécois puisse se faire une fierté lorsqu’on parle d’énergie renouvelable et d’énergie éolienne », faire valoir Simon Deschênes, maire de Sainte-Anne-des-Monts et président de la Régie intermunicipale de l’énergie de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.

Prévisibilité

Pour le directeur général Gilbert Scantland, il ne fait aucun doute que l’énergie éolienne a sa place dans le portrait québécois et que les coûts sont avantageux. Ce dernier souhaite avant tout une certaine prévisibilité pour les prochaines années à venir pour que l’industrie puisse dresser des assises solides au moins jusqu’au renouvellement des parcs éoliens déjà existants dès 2022 et au milieu de la prochaine décennie.

« Actuellement, il n’y a rien de prévisible dans le discours des politiques actuelles qui pourrait nous laisser supposer qu’on puisse avoir un avenir dans l’éolien. Le repowering va nous amener dans des coûts autour de 4 à 5 ¢ le kWh. Du point de vue économique, l’éolien ça se défend et on a une industrie rendue à maturité, mais il faut lui donner de la prévisibilité et pour l’instant, il n’y en a aucune. »

Rappelons que dans sa plus récente Politique énergétique 2030 lancée il y a deux ans, le gouvernement Couillard n’avait procédé à aucun nouvel appel d'offres pour de nouveaux parcs éoliens, bien qu'il fut souligné que le prix moyen de l’électricité éolienne des projets retenus pour l'année 2013 était alors de 6,5 ¢/kWh

Il est d’ailleurs difficile d’avoir l’heure juste lorsque vient le temps de parler des coûts associés à l’énergie éolienne, surtout en comparaison avec ceux des barrages hydroélectriques. Pour son nouveau complexe La Romaine, Hydro-Québec estime par exemple le coût à 6,4 ¢/kWh, quoique plusieurs experts doutent de cette estimation qui s’approcherait plutôt du 8 ou du 10 ¢/kWh. Les élus réunis à Gaspé ont aussi voulu rectifier le tir à ce sujet.

« Contrairement à la croyance populaire, l’énergie éolienne c’est moins cher que les grands barrages qui sont faits aujourd’hui. On ne peut pas se comparer avec ceux qui ont été faits dans les années passées », estime Daniel Côté, le maire de Gaspé.

Selon des chiffres de l’Administration américaine d’information sur l’énergie – rapportés dans un texte publié récemment dans Le Quotidien – on notait qu’un barrage dont la construction débuterait aujourd’hui pour entrer en fonction en 2022 aurait un coût de 7,4 ¢/kWh contre 4,8 ¢/kWh pour l’éolien.

Ainsi donc, l’Alliance de l’Est espère avoir des engagements fermes des partis quant au futur de l’éolien et rappelle du coup que les 154 municipalités de l’Est du Québec se partagent annuellement 13 millions de dollars de revenus par année avec les projets Roncevaux et Nicolas-Riou. À Gaspé seulement, plus de 800 emplois sont reliés de près ou de loin à l’éolien.

 « On veut avoir un nouveau bloc de mégawatts qui pourrait être annoncé par un prochain gouvernement ou les partis politiques; que la participation communautaire de l’Alliance de l’Est soit aussi partie prenante pour les projets d’exportation. Ça va nous permettre à continuer de faire de la business avec la filière éolienne et chaque communauté va en soutirer des bénéfices », conclut Simon Deschênes.

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